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Etude Scanelis : PIF ou typhus ?

Courtes Communications congrès AFVAC-FECAVA 2009 et congrès ECVIM 2010 (Delphine Rivière, Scanelis)

Le parvovirus et le coronavirus sont deux virus responsables respectivement chez le chat, de la panleucopénie féline (communément appelé typhus) et de la péritonite infectieuse féline (PIF). L’objectif de cette présentation est de montrer que la parvovirose féline doit faire partie au même titre que la PIF du diagnostic différentiel des épanchements abdominaux macroscopiquement jaune citrin chez le jeune chat.

Matériel et méthode

Une analyse parvovirus par PCR quantitative est réalisée sur des épanchements abdominaux macroscopiquement jaune citrin et prélevés sur des patients suspects de PIF. Les analyses coronavirus réalisées par la même technique et demandées en première intention par les vétérinaires étaient négatives ou très faiblement positives.

Résultats

  • Epidémiologie : Sacré de Birmanie mâle de 8 mois, Européen femelle de 3 mois, Européen femelle de 6 mois, Européen mâle de 2 mois.
  • Symptômes généraux : abattement, troubles digestifs (vomissement, diarrhée parfois hémorragique), hypo ou hyperthermie, troubles nerveux (ataxie).
  • Diagnostic par PCR : les analyses PCR en temps réel mettent en évidence sur les 4 épanchements des charges élevées en parvovirus de l’ordre de 106 à 108 copies de virus par mL d’épanchement. Parallèlement, les quantités en coronavirus sont très faibles (1 chat sur 4) ou inférieures au seuil de détection (111 copies de séquence cible par analyse).
    Les analyses PCR réalisées également pour 2 des chats sur des écouvillons rectaux confirment la parvovirose, avec des charges élevées en parvovirus (de l’ordre de 108 à 1010 copies de virus par prélèvement).

Discussion

L’aspect macroscopique jaune citrin avec présence ou non de fibrine d’un épanchement abdominal, associé à un contexte épidémiologique en faveur (chaton d’élevage, certaines races dont les Sacrés de Birmanie…) est évocateur chez le chaton d’une forme humide de PIF. Cependant une parvovirose (typhus du chat) peut entrainer les mêmes signes cliniques.
Ces cas permettent également d’illustrer l’intérêt de la PCR en temps réel par rapport à la PCR classique. En effet, un résultat qualitativement positif en coronavirus sur un épanchement abdominal, même dans un contexte de forte suspicion clinique n’est pas pathognomonique de PIF. La détection d’une faible quantité de virus par la méthode de la PCR quantitative permet de mettre en doute l’hypothèse de PIF et amène donc à rechercher une autre cause.

Conclusion

La panleucopénie féline est loin d’être rare et doit être suspectée sur des animaux dont le statut vaccinal est inconnu ou incomplet. Son diagnostic est d’autant plus important que le risque de contamination, les traitements et le pronostic sont différents pour ces deux maladies.